Amicale du Réseau Caritas-France

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PAS DE « NI OUI NI NON »

 

Les enjeux sont trop graves.

 

Depuis sa fondation, TC a lutté contre l’extrême droite, quels qu’en soient les oripeaux. Bien sûr, dès 1941, contre l’idolâtrie nationaliste portée par ceux qui voulaient que la nation devienne une telle préférence qu’elle en arrive à exclure. Mais tout autant contre notre pays quand il voulait imposer par la force ses idées, et plus encore ses méthodes, dans ce qui s’appelait alors les départements d’Afrique du Nord. Au nom de quoi prétendons-nous à une telle résistance ? Simplement au nom des valeurs évangéliques, de notre foi en ce ressuscité que nous célébrons cette semaine, en celui qui nous disait et nous redit encore : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non. »

 

Entre notre espérance chrétienne et nos espoirs politiques, certes l’écart s’accroît, mais nul ne peut faire advenir le règne de Dieu dans l’immanence de l’ici et du maintenant. La force, la rupture avec l’état de droit altèrent précisément ce en quoi nous croyons. On ne peut imposer le monde que l’on aimerait, les peuples que l’on chérirait. Ni l’un ni les autres n’existent, nous devons être des bâtisseurs. Péguy le disait déjà, « le kantisme a les mains propres, mais il n’a pas de mains ». Vouloir la pureté de ses choix politiques sans accepter de mettre un bulletin que l’on approuve ou que l’on abhorre dans l’urne s’apparente au geste de Ponce Pilate.

 

Pouvons-nous nous laver les mains face à la xénophobie latente d’une minorité de plus en plus grande de nos concitoyens ? Nous assumons des choix en conscience à l’aune de ceux qui nous ont précédés dans nos combats pour la liberté. Liberté pour les petits et les sans-grades que Le Pen entend sacrifier au nom de la préférence nationale ; même si nous aurions désiré des engagements nettement plus forts de la part d’Emmanuel Macron. Mais les deux positions n’auront jamais rien de comparable, l’une est amendable, notre opposition à l’autre est irrécusable.

 

Alors, puisque nous voulons un monde plus juste, sans nous illusionner sur les limites de nos choix, nous refusons l’extrême droite de Le Pen et nous refusons la facilité d’un non-choix, quelles que soient nos préventions contre celui qui, de fait, en bénéficiera.

 

Témoignage chrétien



22/04/2022
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