"Par la force des arbres" d'Edouard Cortès
De ... « Par la force des arbres » à ... À « Par la force des liens... »
En septembre, lors de la rencontre dans le marais poitevin Michèle BLONDON m’a fait un beau cadeau en m’offrant le livre « Par la force des arbres » de Edouard Cortès (1). C’était pour me remercier d’avoir trouvé une solution pour sa venue par la mise en lien pour du covoiturage (merci Alain !).
Mais pas que ! Michèle a eu cette intention car c’était en résonnance avec bien des partages et des temps de compagnonnage lorsque je portais le souci des solidarités et fragilités en monde rural... Je ne pensais pas que cela me rejoindrait à ce point dans ce que je vis maintenant au niveau de ma santé. J’ai lu ce livre lors de mes deux premiers jours de chimio !
Edouard Cortès, voyageur puis berger en Périgord, a dû déposer le bilan...à la suite de problèmes sanitaires dans le troupeau. Il a passé des périodes difficiles dont des tentatives de suicide ! Au fond du trou il s’est rappelé combien il était bien en forêt lorsqu’il faisait paître son troupeau, comme attiré par les arbres qui lui donnait de l’énergie... Fort de « ce savoir d’expérience » (échos ç à la recherche -action dont je suis un adepte), il décide d‘installer une cabane au haut d’un vieux chêne et d’y vivre pendant trois mois... Etonnant ce dialogue avec la nature qui lui permet de se retrouver en profondeur, de « boire à la sève des rameaux » !
Ce livre m’a accompagné et m’a conduit à aller à l’essentiel dans cette nouvelle aventure qui s’impose à moi. Aller trouver les ressources insoupçonnées que l’on a en soi. Et de me dire qu’au côté de cette sève de la nature, du vivant qui nous apprends beaucoup... J’ai fait l’analogie avec le « baume de la fraternité » évoqué par Vincent SIBOUT qui j’ai transformé en « sève de la fraternité » qui circule autant que la chimio en moi ! Oui nous avons de la chance dans ce beau réseau fraternel qu’est l’Amicale de vivre de forts liens...
Un petit florilège de citations que j’ai glanées au gré de cette lecture et qui m’ont nourri :
« Abandonner un peu de soi, laisser mourir certaines branches pour avancer... » ; « qui sait au printemps regarder les plissures d’une feuille (tien nous y allons doucement vers le printemps !) lira un peu de ce qu’est l’espérance. ; » ; « plus nous nous sommes éloignés de la nature, plus notre nature nous devient étrangère. Plus nous y vivons, plus notre nature revient... » ; « la sobriété que je poursuis serait de parvenir à ne rien posséder qui me possède ... » ; « se couper des arbres, c’est abattre des ciels en nous... » ; « toute idée, humaine ou divine, qui prend le passé pour racine a pour feuillage l’avenir... » ; Et pour conclure pour nous qui avançons en âge... : « les chênes réunissent ce que l’on ne trouve jamais chez l’homme, la double beauté de la vieillesse et de la jeunesse... »
Robert Ponchon
(1) Edouard Cortès ; Par la force des arbres Equateurs décembre 2020