Liban
Au cours de nombreuses ‘’missions’’ au LIBAN dans les années 1980-1990, j’avais chaque fois rencontré Sœur YOLLA NASR, qui était à l’époque responsable du service social à CARITAS LIBAN…. Elle est maintenant assistante de la supérieure générale de sa congrégation religieuse.
Voici la réponse au courriel de soutien que nous lui avions envoyé suite à la dramatique explosion à BEYROUTH.
Michel et Monique FAUQUEUX
E-MAIL envoyé par Sœur Yolla NASR du LIBAN
Chers Monique et Michel,
J’espère que vous vous portez bien malgré cette pandémie qui sévit dans ce monde depuis des mois et qui s’est répercutée sur différents domaines sanitaire, économique, psychologique… L’essentiel est de tenir le coup pour voir quand et comment ce monde paralysé va se relever.
Quoi vous dire sur ce que nous vivons. Ce qui s’est passé mardi dernier est apocalyptique. Même durant les 15 ans de guerre que nous avons vécue nous n’avons pas vu une telle destruction un tel désastre. Après cette explosion on appelle Beyrouth « Beyrouthshima » vu l’ampleur des destructions. 300.000 personnes sont sans abris, des dizaines de disparus, autour de 200 morts et 5.000 blessés dont 20% sont graves ou garderont des séquelles pour la vie.
En tant que première assistante de la Supérieure générale je suis descendue le lendemain sur le terrain surtout pour voir de près 4 de nos maisons qui ont sauté complètement par l’explosion. Je suis revenue choquée par ce que j'ai vu.
Quoi vous dire des hôpitaux qui prennent à charge par vents et marrées toutes les personnes touchées dans leurs chair. Les hôpitaux de Beyrouth et de sa banlieue ont tous été touchés, les blessés et les cadavres sont restés des heures dans la rue ou sur les trottoirs…avant d’être soignés. Quant à ma famille de sang 3 maisons et un magasin ont eu des dégâts importants. Nous rendons grâce à Dieu que personne n’a été touché dans sa chair.
Ce peuple qui souffre depuis des années n’en peut plus, il désespère, déprime, n’arrive plus à tenir il remet en question sa foi, il veut fuir dans un autre pays, d’ailleurs un grand nombre de chrétiens ont déjà quitté en cédant la place aux étrangers syriens et palestiniens qui représentent plus que la moitié du peuple libanais. Je ne sais pas quoi vous dire, je suis au bout du rouleau, mais je dois rester forte pour encourager, soutenir, fortifier les plus faibles. Si vous avez un wattsapp je préfère qu’on échange de vive voix…. Excusez- moi s’il y a des fautes mais ma tête craque et je suis sous le choc.
Sincèrement vôtre.
Sœur Yolla NASR
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