Décès de Denise Tranchand
Chers Amis voici une bien triste nouvelle pour notre Amicale.
Denise Tranchand est décédée.
Voici le mail de Noelle Desroches qui nous l'annonce ce soir 22 janvier 2016
Bernadette, l'une des filles de Denise Tranchand vient de m'appeller pour m'annoncer la mort de sa mère. Ses obsèques auront lieu le jeudi 27 janvier à 14h15, à l'église St Roch de Saint-Etienne.
Elle faisait partie intégrante de l'histoire du Secours Catholique, puisqu'elle fut un soutien sans faille pour son époux, Jean Tranchand, fondateur de l'Amicale des Anciens du Secours Catholique et premier délégué de la Loire. Après le départ en retraite de Jean, elle continua d'apporter sa contribution bénévole à la délégation. Elle était à juste titre fière de sa grande et belle famille et avait conservé son humour et ses yeux rieurs!
Bien amicalement.
Noëlle
Denise avait participé non seulement à la création de l'Amicale mais à toutes nos rencontres tant que ses forces le lui ont permis.
Toujours très élégante, on se souvient de sa gentillesse, de sa présence chaleureuse auprès de tous.
De sa discrétion et de sa volonté de rester tours bien droite et bien présente, refusant de se servir de sa canne.
Elle suivait l'activité de notre Amicale de très près.
Régulièrement elle téléphonait pour donner de ses nouvelles mais elle ne pouvait plus écrire facilement. Elle ne se sentait plus assez solide et avait toujours peur de chutes et de pertes d'équilibre.
Son départ nous laisse bien triste mais nous sommes sûrs qu'elle pense beaucoup à l'Amicale.
Jean Mignot
Président de l'Amicale
Voici par Jean Tranchand lui-même le récit de sa rencontre avec Denise, dans son livre " Un chemin qui va plus loin "
" J'approchais de la trentaine. de nombreuses jeunes filles avaient attendu le retour des prisonniers, nourrissant le secret espoir d'en rencontrer un avec qui fonder un foyer. Bien sûr j'y pensais aussi. Il fallait faire le bon choix. L'histoire de chacun prend quelquefois des détours imprévus...
" En captivité, j'avais un ami scout, une de ces étoiles qui brillaient fortement dans la nuit de la captivité, et qui brille encore aujourd'hui. Malheureusement, un des scouts possédait une liste nominative qui tomba aux mains des Allemands. Pour eux, chaque nom ainsi marqué portait atteinte à la sécurité du grand Reich. Des bruits ont couru dans le camp que ceux de la liste allaient être arrêtés. Mon ami, dont le nom figurait sur le papier , me confia par prudence quelques papiers et souvenirs, car il pensait être arrêté. De fait, très rapidement, lui et ses camarades furent emmenés, incarcérés à Cologne, puis au camp de Buchenwald. Dix-sept prêtres ou religieux, ainsi que trente-trois laïcs sont ainsi morts en déportation. J'en connaissais un certain nombre. Les premières démarches ont été faites à Rome pour leur cause en béatification. Lorsque je suis rentré de captivité, je m'inquiétais de ce qu'étais devenu mon ami. J'écrivis. Ses parents me répondirent qu'il était revenu, très fatigué, qu'il serait content de me voir, et eux de faire ma connaissance.Je cherchais donc sur la carte le nom d'un lieu dont je n'avais jamais entendu parler : Excideuil, dans le Périgord, département de la Dordogne.
Je décidai de partir. Après un voyage qui me parut long j'arrivais à Limoges. Le train mettait beaucoup de temps pour traverser le Massif Central. N'ayant pas compris les explications qui m'avaient été données, je cherchais un car à la sortie de la gare de Limoges . Je dus en fait reprendre un train jusqu'à Thiviers. Lorsque j'y parvins, le car pour Excideuil était parti depuis longtemps.Heureusement, à l'époque, il y avait partout des points d'accueil pour les anciens prisonniers. Je fus pris en charge, nourri et logé jusqu'au lendemain, où je pus prendre le car pour Excideuil. Après quelques recherches dans le pays je parvins chez mon ami. Malgré la grande fatigue d'André, je passais des jours très agréables, bénéficiant d'un accueil vraiment chaleureux. En me raccompagnant au car, son père me dit qu'il espérait que je reviendrais les voir. Je répondais que nous habitions loin les uns des autres et que cela me paraissais difficile. Il ajouta;" je compte sur vous si André se marie".
Des mois avaient passé quand je reçus l'invitation . Bien sûr j'acceptai et arrivais en Dordogne la veille du mariage. Les préparatifs allaient bon train. A cette époque, dans ce pays, on confectionnait un tapis de feuilles et de fleurs entre l'église et la maison de la mariée. Tout cela se faisait dans la joie et les rires. Je fis ainsi connaissance des plusieurs invités à la cérémonie. On me présenta ma cavalière, une jeune fille charmante, puis au dernier moment, une autre jeune fille, aussi charmante que l'autre. Elle s'était retrouvée seule son cavalier ne pouvant assister à la noce pour raison de santé. Certains pourraient parler de hasard. En tant que chrétien, je dis que c'est la providence qui a permis cette rencontre. J'étais donc pourvu de deux cavalières. Il faut croire que je trouvais la seconde, tout à fait inattendue, plus séduisante que la première, car, tout de suite un sentiment profond naquit en moi. Il n'était pas fugace, puisqu'il dure depuis cinquante et un ans et qu'il durera, je l'espère, encore longtemps. "
C'est ainsi que Jean Tranchand rencontre Denise .
Jean poursuit son récit tout au long des pages 58, 59 et 60 de son livre. Une relation épistolaire s'installe; Mais la situation de Denise n'est pas facile et Jean habitent dans des lieux très éloignés. Jean et Denise prennent la décision de se marier mais il faut affronter non seulement le père de Denise mais l4oncle qui veillait sur elle. . Finalement après bien de démarches, tout le monde se met d'accord et les fiançailles de Jean et Denise ont lieu en la Chapelle de la Médaille Miraculeuse, 140 rue du Bac.
Le mariage a lieu le 1er août 1947 à la Mairie de Cormeilles en Parisis et la cérémonie religieuse a lieu le lendemain en l'Eglise Saint Martin de Cormeilles.
Vous pourrez retrouver ce récit très détaillé dans le livre de Jean Tranchand de la page 56 à 68. Ceci précédait l'engagement au Secours Catholique.
Quelques réactions à ce dècès dans les commentaires ci-après et aussi ci-dessous :
- de Marianne Lapersonne :
merci pour cette nouvelle. Je suis de coeur et de prière avec vous tous.
Marianne
- de Pierre Sauvajon : Hier soir, Bernadette, la fille de Denise Tranchand, m'a téléphoné pour m'annoncer son décès. Cela m'a vraiment affecté car je la connaissais depuis plus de 50 ans car, tout jeune délégué de Valence, je suis allé de nombreuse fois à Saint Etienne pour me former auprès de Jean et j'ai souvent été invité à déjeuner chez eux. Tous 2 me considéraient comme leur fils "spirituel".
Après le décès de Jean, Denise était restée une très fidèle adhérente à l'Amicale des Anciens et chaque début d'année, elle m'appelait pour me souhaiter bonne année jusqu'en 2014... Encore une page qui se tourne.
- de Colette Pagerey :
Triste nouvelle en effet que le départ de Denise TRANCHANT. Nous l'avons connue lorsque nous sommes arrivés à l'Amicale ; Nous avons peu connu son époux, mais gardons un excellent souvenir. Quant à Mme TRANCHANT, elle était attachante et c'était une femme de caractère.
Nous nous associons au chagrin de ses enfants et serons avec eux par la pensée le 27 janvier prochain. Qu'elle repose en paix dans l'Amour et la Joie éternels.
- de Thérèse Gilbert :
Merci de me transmettre le départ de Denise Tranchant. Je ne manquerai pas de prier pour elle Et pour sa famille . Je garde un bon souvenir d'elle et transmet mes condoléances à tous les siens. Therese Gilbert.
- de Marie-Thérèse Eychenne : jeudi nous rejoindrons spirituellement tous ceux qui pourront accompagner Denise en espérant qu'elle connait déjà l'accueil que le Seigneur lui a réservé !
- d'Annie Pingot:
Bonjour et merci : je serai par le coeur en union de prières à la mémoire de Denise Tranchand et de son mari, pour prier pour eux, leur famille et le Secours Catholique ; je serai présente par la pensée à la Cathédrale Saint-Etienne
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