Après le décès d'un conjoint...
Dans cette réalité quotidienne de solitude imposée, beaucoup de circonstances exigent adaptation et changement, souffrance et douleur dans lesquelles pour tenir on doit discerner les signes de secours, les points d'appui en soi et chez les autres pour qui nous sommes devenus leur " proche-prochain ", se réjouir de prières exaucées (pas si rares que ça), des souvenirs merveilleux vécus ensemble ; car la vie continue pour celui ou celle qui reste sur notre terre ... avec les joies et les peines de notre temps.
Dans les cœurs esseulés et désemparés il pleut et il fait beau temps presque au même instant....
C'est un bouleversement profond que nul ne peut connaître sans y être invité.
Néanmoins, il y a des répits, des bouffées de vie optimistes qui reviennent, des souvenirs qui ne font pas souffrir du tout car dans notre esprit on les revit avec lenteur et gaité ; puis il y a le présent à assumer et qui s'impose en nous forçant à sortir de ce qui veut nous enfermer..
Il y a aussi du merveilleux - on pourrait presque dire du miraculeux -quand notamment surviennent de la part d amis, des enfants, de la famille, leurs courriels, lettres, visites, ou appels téléphoniques, souvent au moment où vous suffoquent tête, poitrine et cœur - au sens propre comme au figuré - dans cette infortune où vous êtes, toute pleine de questions pressantes sans réponses données. On mesure qu'on a vraiment besoin des autres...une épaule où poser sa tète, le sourire ou le mot tout simple mais vrai qui soutient la fragilité..
Etre dépassé par plus dur que vous l'imaginiez devient une porte à ouvrir pour plus d'humilité.. car on peut constater combien chez les autres, seules l'affection et l'amitié qui se mettent en marche pour vous, sont bien plus fortes encore que l'empathie et la compassion ; elles se résument dans l'Amour reçu et donné.
Jean-Pierre Bastardie
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